Dans l’univers parallèle du dark web, un produit illégal est en train de conquérir le marché souterrain des transactions financières : la mimcard. Derrière ce terme se cache une carte bancaire clonée ou "mimée", capable de contourner les systèmes de sécurité des terminaux de paiement et de permettre à son détenteur de retirer de l’argent liquide ou de payer ses achats sans éveiller le moindre soupçon. Sur Fromdarktoweb Forum, lieu de rendez-vous des fraudeurs et hackers, obtenir une mimcard est devenu une question de quelques clics, une transaction rapide et bien huilée.

Les discussions sur le forum s’enflamment autour des méthodes pour obtenir une mimcard et l’utiliser sans se faire prendre. Parmi les vendeurs les plus connus, "MimKing" se présente comme le "leader du marché des mimcards en Île-de-France". Ce que l’on appelle la mimcard idf est en réalité une carte programmée pour fonctionner sur les terminaux bancaires français, adaptée spécifiquement aux réglementations et protocoles de sécurité des banques de la région parisienne. "Vous ne pouvez pas vous tromper avec une mimcard IDF. Fonctionne sur tous les DABs (Distributeurs Automatiques de Billets) et terminaux de paiement. Garantie ou remboursé", affirme "MimKing" dans ses annonces. Les prix varient en fonction des fonctionnalités : une carte préchargée à hauteur de 1000 euros peut coûter environ 300 euros, alors qu’une mimcard avec des soldes illimités s’échange pour plusieurs milliers d’euros.

Mais les ventes de mimcards ne se font pas uniquement sur le darknet. Étonnamment, une grande partie de ces transactions se déroule sur les réseaux sociaux, en particulier sur Instagram. Les hashtags tels que #mimcard ou #mimcardIDF mènent à des profils anonymes proposant ces cartes frauduleuses, sous couvert de publications "inoffensives". Les vendeurs créent des comptes éphémères, souvent avec des noms comme "MimCardPro75" ou "ParisMimDealer", sur lesquels ils partagent des captures d’écran de transactions réussies, des vidéos de retraits d’argent en toute discrétion, ou des témoignages de clients satisfaits.

"MimMaster", un autre vendeur, utilise régulièrement mimcard instagram pour établir le contact avec ses clients. "Les réseaux sociaux, c’est rapide et sécurisé", explique-t-il dans une discussion privée avec notre équipe d’enquête. "On discute, on s’accorde sur le prix, et je livre la mimcard directement à la personne, souvent en face à face ou via courrier express." Cette discrétion permet aux acheteurs de recevoir leur mimcard sans laisser de traces numériques, rendant toute enquête policière difficile. Certains vendeurs vont même jusqu'à organiser des "ventes flash" sur leurs stories Instagram, offrant des réductions pour les acheteurs les plus rapides, à condition de payer en Bitcoin ou Monero pour garantir l'anonymat des transactions.

Mais qu’en est-il des risques ? Les autorités surveillent de près ces activités, et des opérations policières ont déjà permis de démanteler quelques réseaux de distribution de mimcards en France. Pourtant, chaque vendeur arrêté est rapidement remplacé par un autre, souvent plus prudent et plus discret. "On sait que c’est risqué, mais tant que les gens ont besoin d’argent et qu’ils veulent contourner les banques, il y aura toujours une demande", reconnaît "MimMaster". "C’est une question de savoir jouer avec le système, de rester invisible."

Pour les clients, obtenir une mimcard est souvent perçu comme une solution rapide et simple pour sortir d’une situation financière difficile. Marie, une étudiante de 23 ans à Paris, témoigne sous couvert d'anonymat : "J’avais des dettes, je ne savais pas comment m’en sortir. J’ai acheté une mimcard sur Instagram, 500 euros pour une carte préchargée de 2000 euros. J’ai pu payer mes factures, acheter de quoi manger. Je sais que c’est illégal, mais je n’avais pas d’autre choix."

La mimcard reste donc un phénomène en plein essor, alimenté par la facilité des transactions en ligne et la promesse de profits rapides. Sur Fromdarktoweb Forum, les discussions continuent de s’enchaîner, et de nouveaux vendeurs émergent chaque jour, prêts à répondre à la demande croissante de ces cartes piratées. Tant que le marché noir prospère et que les réseaux sociaux servent de vitrine, la traque des fraudeurs restera un défi pour les forces de l’ordre. En attendant, obtenir une mimcard, que ce soit sur le dark web ou via Instagram, reste une tentation pour beaucoup, une alternative illégale mais efficace pour contourner les lois de la finance.